Velevan en 1147 ; Vyllevans en 1275 ; Velevant en 1277 ; Volevanz ou Valvanz en 1286 ; Valvans en 1697 ; Vallevans en 1424 ; Vellevans depuis 1671
Le village est mentionné la première fois en 1147 par l’archevêque de Besançon qui confirme au prieuré de Lanthenans sa possession de la terre de Vellevans. Le dénombrement de 1424, rendu par la comtesse Henriette de Montbéliard, précise que 42 familles de Velvans lui appartiennent, six autres relèvent d’un autre seigneur. Seuls deux hommes sont francs et libres. Pendant la guerre de dix ans une centaine d’habitants sont massacrés ou victimes de la peste sur les 250. Le village vit de la culture de l’élevage et de la forêt. Au milieu du XIXème siècle, Vellevans compte 450 habitants, des carrières sont exploitées, des scieries sont en activité et la fromagerie compte 22 sociétaires. L’église construite en 1740 est reconstruite en 1864. Le village connaît l’exode rural, la population se stabilise autour de 220 habitants.
Source : Raçines comtoises
Situation administrative
Ancien Régime. - Subdélégation de Baume-Ies-Dames, maîtrise des Eaux et Forêts de Baume-les-Dames.
Révolution. - District de Baume-les-Dames, canton de Sancey-l'Eglise.
XIXe-XXe siècles. - Arrondissement de Baume-les-Dames jusqu'en 1926, puis de Montbéliard, canton de Clerval.
Situation judiciaire
Ancien Régime. -- Présidial de Besançon, bailliage de Baume-les-Dames.
Histoire
Si sa désinence en « ANS» invite à voir en Vellevans une fondation burgonde, rien ne transparaît toutefois de son histoire avant le milieu du XII" siècle. En 1147 l'archevêque de Besançon, Humbert, confirme au prieuré de Lanthenans ses possessions, dont terram deVelevan.
L'histoire du
Moyen Age
nous livre l'habituelle théorie de ventes et d'échanges, où le village n'apparaît que
sous l'apparence immatérielle
d'un simple nom sur un document. Le 9
janvier 1286. Guillaume de Monteigney,
damoiseau, sa
femme, fille de feu Etienne de Cusance, chevalier, donnent
à Jean de
Montbéliard, seigneur de
Montfaucon, la moitié de tout ce
qu'ils possèdent dans le village et sur le
territoire de «Volevanz », Le lendemain,
les mêmes
déclarent vendre
au seigneur
de Montfaucon, pour huit cents
livres estevenantes, tout ce qu'ils possèdent en divers
villages, dont Vellevans
et la « Combe de Ello »
; ils reprennent en fief ces
mêmes posses-sions,
recevant
de leur suzerain
la somme de deux cents livres
estevenantes.
Dans un acte daté de 1368, Richard de Saint-Mauris reconnaît tenir en fief d'Etienne, comte de
Montbéliard, tout ce qu'il tient «
en la ville et finage de
Vellevans ».
La situation du village est décrite dans
le ( dénombrement et
reprise de fief»
rendu par la comtesse Henriette en 1424. Elle
possède l'essentiel des terres et quarante-deux familles.
Quelques meix (six familles)
dépendent de Guillaume de
Saint- Mauris. Sur les familles de la comtesse, vingt-cinq lui doivent la
taille.
Deux hommes sont reconnus francs et
libres. Le four appartient à
la comtesse
...
Comme
à Servin,
les habitants de
Vellevans refusent de conduire à Montbéliard le:
censes d'avoine de leur prince.
Le Mémoire sur la quotité de la taille due par les habitants de Servin el de Vellevans (1654)
a été, n'en
doutons pas, rédigé à
la suite d'une contestation des
manants.
La vie du
village s'anime lors des procès:
procès contre la dame de
Bel-
voir pour violences exercées
contre les grangers
de Fontenelle à propos de terres (1532' ;
les témoins
sont Pierre Girard, maire de
Vellevans, et
Huguenin
Grosjean, maréchal. Dans un autre procès
de 1533 apparaît Etienne Petitjean, pasteur
de Vellevans.
Dans le cahier de doléances. les soucis concernant l'éloignement de l'église paroissiale de Servin tiennent une grande place. On demande aussi le partage de touS les communaux.
En 1688 on compte 29 chevaux, 113 bêtes à cornes, 30 porcs et 209 bêtes à laine. Un siècle plus tard (1773), le nombre des moutons (200) et celui des chevaux (31) n'ont pratiquement pas changé; on dénombre alors trente charrues. En revanche, le nombre des bêtes à cornes a doublé (220). Cette même année les récoltes sont évaluées à 2.721 boisseaux de froment, 4.240 boisseaux d'avoine, 80 boisseaux de seigle, 150 boisseaux d'orge et 270 boisseaux de menus grains.
Les statistiques de 1852 nous livrent les superficies occupées par les différentes cultures: 100 hectares de blé, 100 hectares d'avoine, 605 hectares de bois; celles de 1858 font le décompte du bétail: 102 bœufs, 122 vaches: 95 «élèves » ; trente à quarante pièces de bétail sont vendues chaque année.
En 1909, le paysage de Vellevans se décompose ainsi: 320 hectares de terres labourables, 330 hectares de prés naturels, 80 hectares de pâturages, 68 hectares de prairies artificielles et 620 hectares de bois. Le cheptel est de 56 chevaux, 2 taureaux, 15 bœufs, 170 vaches, 147 « élèves»; 15 brebis, 20 moutons, 15 agneaux; 107 porcs.
Une fromagerie est signalée à partir de 1856. Elle compte alors 22 associés, et réalise un bénéfice annuel de 100 francs par vache. Mais «elle périclite depuis qu'elle n'est plus à la maison commune ». Elle est encore « en décadence » en 1858. Elle dure cependant, fabrique 6 tonnes de fromage en 1861 avec le lait de 40 vaches, et 9,5 tonnes en 1867 avec le lait de 50 vaches. En 1919, elle traite 613.000 litres de lait. Elle ne cesse définitivement son activité qu'en 1981.
Comme bien des
villages au
XfX" siècle, Vellevans a
une tuilerie
pour l'usage local. Installée au Jardis, et signalée
dès 1847, elle utilise des terres extraites
dans un communal et aux environs. Elle produit
45.000 tuiles
annuelles en 1848,
60.000 en 1852,
10.000 briques et
60 hectolitres
de chaux en 1858. Signalée encore en
1883, elle disparaît peu après.
Une carrière est exploitée quelque temps au milieu du XfX" siècle, elle aussi pour un usage local.
En
1980, Vellevans compte encore dix-sept exploitations. La
S.A.U., évaluée à
422 hectares,
remembrée en 1971, se
répartit en 292 hectares d'herbe. 67 hectares de cultures fourragères, 60 hectares de
céréales (6 hectares de
blé, 34 hectares d'orge,
20 hectares d'avoine).
Le troupeau est principalement
bovin (321 têtes).
Aujourd'hui
(1987) ne restent
plus à
Vellevans que cinq exploitations
agrico-
les, pratiquant
essentiellement
l'élevage.
Les 200 vaches laitières
voient leur production
prélevée par
deux industriels des environs. Trois scieries emploient une
quinzaine de personnes;
leur production
de bois de sciage (hêtre, chêne, charme), destinée aux fabricants de
meubles ou aux
usines de tournerie,
est exportée
en Allemagne, en Italie, en
Espagne, et en
Grande-Bretagne; le bois de charpente est
d'un usage plus local.
D'autres entreprises artisanales (bâtiment pour l'essentiel),
emploient environ dix personnes.
Cinq personnes
travaillent à l'extérieur.
L'école primaire
accueille une vingtaine
d'élèves. L'école maternelle reçoit
les enfants de Servin,
de Lanans, de Vaudrivillers,
de Randevillers et
de Montivernage.
Si la commune n'a pas encore organisé de lotissement, quelques maisons neuves
sont toutefois construites,
permettant de maintenir la population du village aux alentours de 220 habitants.
Histoire religieuse
Situation écclésiastique
Ancien.Régime - Doyenné du Varais, paroisse de Servin, église sous le vocable de saint Pierre et saint Paul.
XIXe siècle. - Succursale créée par
décret du 30 septembre
1807.
Actuellement.
- Zone pastorale des
plateaux du Doubs,doyenné de
Sancey, paroisse dé Servin.
Vellevans faisait partie
de la parroisse de Servin, et cette dépendance
était mal supportée, surtout
à cause de l'éloignement de
l'église (une
lieue). Les habitants obtiennent enfin la permissions d'être desservis a divinis. Une
église est construite
en 1740, sur les plans de l'architecte Amoudru. Mais on
n'a qu'un « vicaire en chef »,
qu'on voudrait
bien voir devenir curé à part
entière; c'est une des revendications du cahier de doléances.
Cette
église a coûté fort cher. En 1780, Vellevans
demande l'autorisation de vendre son quart de réserve «
dont le produit serait employé à l'acquittement des dettes qu'ils ont contractées pour poursuivre, par
devant l'ordinaire diocésain,
l'érection de l'église en
bénéfice de cure, ensuite d'un brevet
obtenu de Sa Majesté
le 26 juin 1780 et se
faire en con-
séquence démembrer de celle de
Servin ». Ils doivent en outre acheter
des
fonts baptismaux,
construire un mur autour
du cimetière, réparer la maison
presbytérale et le clocher... Il faut en 1768 couvrir le
clocher, acheter des ornements sacerdotaux.
En 1771, il faut déjà
« rétablir»
l'église; en
1784, de nouvelles réparations sont
envisagées. Cette
église si laborieusement
entretenue tombe tout de même en
ruines, et il faut
la reconstruire
entièrement au
milieu du XIXe siècle, sur les
plans de l'architecte
Goguely.
Un premier devis (1858) s'élève à 34.200 F pour l'église et 12.000 F pour le clocher. Trois emplacements sont proposés en 1859, et l'adjonction des travaux a lieu en 1861. En 1864 enfin a lieu la réception des travaux. Il en a coûté à la communauté 69.046 F pour l'église et le clocher, et 29.000 F pour le mobilier.
Equipement
Maison commune (1833, architectes Barthe et Perrier; rénovation complète en projet). Installation de 1'école de garçons dans l'ancien presbytère (1834, architectes Barthe et Perrier). Ecole de garçons (1848, architecte Déveille). Ecole de filles (1900) Ecole maternelle (1975). Salle des fêtes (l985). Presbytère (1834). Eglise, reconstruction (l857~1861, architecte Goguely), C1ocher(1863). Bureau de poste (1909, architecte Goguely). Fromagerie (1921). Lavoir de l'église (1859). Lavoir couvert et abreuvoir (1862). Réservoir (1877). Sept bornes fontaines (1896). Adduction d'eau (1927). Electrification des bâtiments communaux (1930). Maison forestière: (1961). Egouts (1964), Trottoirs (1967).
Sources et bibliographie
Sources. - Guide des Archives du Doubs tome II, p. 355. '
Bibliographie. - Cuenot (J.-L.),
Etude des seigneuries de Granges, Clerval, Passavant
d'après un dénombrement de 1424, Mém,maîtrise, Université de Besançon, 1969.
Aubert (J.-M.), Architectes et constructions communales dans le ressort de la maîtrise
particulière des Eaux et Forêts de Baume-les-Dames, Mém. maîtrise, Université de
Besançon, 1982.